Descendant d’une vieille famille noble de Vendée, Eugène de Hillerin visionnaire au caractère bien trempé, grand travailleur pose les premières fondations de la maison dans le quartier des Halles où il habite et connaît tout le monde. Dans les années 1880, Eugène de Hillerin fait l’acquisition d’un magasin de quincaillerie, d’articles de ménage et d’un atelier de chaudronnerie, situés au 1, rue Montmartre et au 7, rue du Bouloi. Il a notamment pour clients les restaurateurs qui viennent se fournir en produits frais aux Halles. Rapidement, Eugène a les moyens de racheter tout un ensemble de petits commerces complémentaires à son activité dont un atelier d’étamage, mais aussi un vieux magasin créé en 1820. Quelques années plus tard, toutes les activités de fabrication sont regroupées dans le 15e arrondissement. En 1890, le magasin de quincaillerie déménage rue Coquillière et adopte, dès cette époque, le visage qu’il présente toujours aujourd’hui.
Spécialiste de la fourniture et de la vente de matériel de cuisine, la maison a pour devise “Aider modestement à promouvoir la cuisine française”. De fait, tous les professionnels des métiers de bouche, restaurateurs, pâtissiers, charcutiers, traiteurs, y trouvent les ustensiles de qualité et d’usage indispensables à leur art. Grâce à la qualité de ses produits, la maison remporte, chaque année ou presque, de nombreuses distinctions lors des concours organisés dans le cadre d’expositions culinaires. En 1894, elle reçoit la médaille d’or pour sa batterie de cuisine.
Décès prématuré d’Eugène, son fondateur. Sans la très grande énergie d’Augustine, sa veuve, aidée de son fils Paul-Eugène, dit Maurice, de sa fille aînée, Andrée, et de son gendre, la saga Dehillerin n’aurait été qu’un feu de paille. Avec une main de fer, Augustine assure la pérennité de l’entreprise et reprend les affaires jusqu’au retour de guerre de Maurice, démobilisé en juillet 1919. Sa notoriété et sa réputation dépassent même très vite les frontières. En 1912, la célèbre White Star Line, armateur du Titanic, passe commande d’un certain nombre d’ustensiles. Au milieu des années 90, des fouilles réalisées sur l’épave du paquebot permettront d’ailleurs de remonter un bain-marie à queue signé Dehillerin. Véritable ambassadeur de l’art culinaire, Maurice Dehillerin côtoie les plus grands chefs de l’époque, participe aux dîners organisés par Auguste Escoffier et compte parmi ses clients une partie du gotha. Il agrandit l’usine construite par son père dans le 15e arrondissement en développant les ateliers d’étamage et de chaudronnerie et en créant un atelier de menuiserie. Maurice est arrêté par la Gestapo pour faits de résistance après avoir été dénoncé. Déporté à Buchenwald-Dora, il y meurt en mars 1944. Après la guerre La réputation de la maison Dehillerin traverse l’Atlantique et suscite rapidement l’admiration de la clientèle américaine. Loin d’être figée dans le passé la maison Dehillerin a su s’adapter à l’évolution de la gastronomie et des techniques culinaires : son catalogue regroupe aujourd’hui tous les ustensiles indispensables à la cuisine moderne. Elle n’a jamais abandonné non plus ce qui dès l’origine lui a permis de se distinguer de la concurrence : des articles d’une qualité irréprochable et en boutique des conseils d’un grand professionnalisme.
La quatrième génération de la famille Dehillerin en particulier Éric et Édouard fils de Jean et arrière-petits-fils du fondateur Eugène préside aujourd’hui aux destinées de la maison.
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