Pétra
Pour pénétrer dans la cité, on emprunte le " siq ", une gorge étroite de plus d' 1 kilomètre de long, délimitée de part et d'autre par des falaises qui s'élèvent à plus de 80 mètres de hauteur. Des couleurs étonnantes se succèdent sur ses formations rocheuses. Et lorsque l'on atteint l'extrémité du défilé, on découvre Al-Khazneh " le Trésor ". Cette imposante façade rose de 30 m de large et 43 m de haut, taillée à même la montagne, était le tombeau d'un roi nabatéen. Elle a été taillée au début du 1er siècle et témoigne du génie de ce peuple pour la construction. Ce Trésor n'est que l'un des nombreux monuments qui composent le site de Pétra.
La cité regroupe des centaines de tombeaux creusés dans la roche. Les habitations, pour la plupart ont été détruites par des séismes. Il reste près de 500 tombeaux tous vides. Pétra renferme également un imposant théâtre nabatéen de style romain de 3000 places. La cité, qui abrite obélisques, temples, autels sacrificiels et rues à colonnades, est dominée par le monastère Ad-Deir auquel on accède par un escalier de 800 marches taillées dans la falaise.
Pétra connut son apogée en 50 après J-C. avec 20 000 habitants. Obada III construisit la plupart des tombes et des temples visibles de nos jours. Rome ne pouvait laisser un Empire de cette taille à ses portes sans rien faire et s’empara de Pétra en 106 et le royaume fut intégré à L’Empire. Les Romains modelèrent et édifièrent de nouveaux édifices. Avec l’ouverture de routes maritimes par Rome, les flux commerciaux passant par Pétra perdirent de leur importance. La fin de l’Empire Romain et de terribles tremblements de terre vidèrent la ville qui devint un simple village vers l’an 700.
Tombé dans l'oubli, le site est redécouvert par l'explorateur suisse Jean Louis Burckhardt en 1812. La présence d'eau et la sécurité apportée par le site ont fait de Pétra une halte naturelle au croisement de plusieurs routes caravanières qui reliaient l'Égypte à la Syrie et l'Arabie du Sud à la Méditerranée, chargées principalement de produits : épices et soie en provenance d'Inde, ivoire en provenance d'Afrique, perles de la Mer Rouge et encens du sud de l'Arabie. La résine de l' arbre à encens Boswellia était convoitée dans le monde antique tout entier comme une offrande religieuse particulièrement précieuse, mais également comme médicament.