Mary Ellen Mark est probablement l’une des photographes les plus étonnantes et les plus singulières du XXe siècle. Cela est probablement dû à sa capacité infaillible à faire face à la réalité du monde, une réalité crue, à l’état brut, douloureuse souvent et dont il est parfois difficile de soutenir le regard. Elle s’y tient au plus près à force de la regarder et elle ne démord pas, tenace. Elle l’apprivoise avec le temps et s’entretient avec elle, le temps de la dévoiler sans y paraître. Mary Ellen Mark se penche sur les marges du monde, comme Eugène Atget se penchait sur les zoniers des faubourgs de Paris et les vagabonds du Port-Royal au tournant du siècle.
Elle regarde cette société peuplée d’infâmes, ceux qui de par leur condition ne s’inscrivent pas dans une hiérarchie sociale L’infâme est celui que l’on ne regarde pas. Il n’est qu’une ombre transparente qui hante les souterrains du monde comme les condamnés à mort de la société.
Naissance à Philadelphie en 1940 - morte à New York en 2015